Malgré une aérologie difficile, Roger réussit à rentrer, grâce au joker du moteur auxiliaire électrique lui ayant permis de se sortir d’un point bas au lac des 4 cantons à 19 heures, tout près du but.
Le récit de Roger:
Le vol en cross-country idéal: Aller-retour de l’Est de la Suisse au sud de la France.
Le vol retour
Dès le début de cette aventure, il était clair que je voudrais revenir du sud de la France par la même voie qu’à l’aller: la voie des airs… Mais cela s’annonçait plus difficile qu’à l’aller en raison d’espaces aériens restreints et d’une topographie peu favorable au retours tard le soir. C’est pourquoi j’ai décidé d’économiser la batterie en décollant en remorqué.
Je n’ai pas été très rapide à trouver le thermique qui m’a permis de m’échapper de la pente de la Longeagne juste au dessus du décollage, et le plafond n’était pas très haut. Mais ce que je voyais de là-haut me démontrait clairement que cheminer par le Vercors et la Chartreuse serait le plus prometteur. Après quelques ascendances turbulentes, ce fut un plaisir que de planer dans des conditions absolument calmes par le travers de Grenoble et au dessus de Saint Hilaire du Thouvet. Ensuite, j’ai choisi de traverser le massif des Bauges et de cheminer le long de la face NW de la chaîne des Aravis, malgré un vent un peu sud, mais ça marchait bien.
Le survol de la région des Portes du Soleil fut facile, mais le plafond, relativement bas, pas idéal pour traverser la large vallée du Rhône au sud du Lac Léman. Cependant, de l’autre côté, à Leysin ça remontait gentiment, ce qui m’a permis de continuer vers l’Oberland bernois. Après un long plané, arrivée turbulente sur le début de la crête de Niederhorn près du lac de Thun, suivie d’une belle transition le long des crêtes bien orientée au couchant, jusqu’au fameux mont Pilatus au dessus de Lucerne.
Heureusement, comme c’était le soir, les zones militaires n’étant plus actives: j’ai pu traverser directement le lac des 4 cantons par un long et confortable plané vers la région de Schwyz. Malheureusement il me manquait quelques mètres pour passer un petit col à l’Est du Mont Rigi, et j’ai dû contourner la montagne à basse altitude. Finalement, à si basse altitude, les thermiques étaient en fin de cycle un peu trop tôt ce jour là, et pour la première fois depuis le départ de cet aller retour commencé 2 jours plus tôt, j’ai dû rallumer le moteur à 32km de mon but. Après cette courte séquence de moteur qui m’a hissée au dessus du prochain col, j’ai trouvé les dernières faibles ascendances qui m’ont permis d’achever ce voyage. Après un total de 17h30 de vol et 849km en 2 vols, me voilà survolant ma maison avant d’atterrir, accueilli dans l’euphorie par ma famille et mes amis!
Mes chaleureux remerciements vont à ma femme côté Suisse, et à Philippe côté français, qui étaient prêts à me récupérer en cas d’atterrissage en route, et bien sûr à Jac pour sa grande hospitalité et son assistance à l’Aérodrome d’Aspres, ainsi qu’à toute ma famille et à tous mes amis qui ont croisé les doigts pour que je réussisse ces vols 🙂